Ça commence par une photo,
Ça commence par un écran,
Ça commence par une pression,
Ça commence par des messages,
Laissés sur des sons,
Ça se transforme sur le cloud .

On ne sait jamais comment ça commence, mais les seules choses à peu près certaines sont que l’hiver est suivi du printemps, que le bloc notes de l’iPhone délivre par kilogramme des écheveaux omnivores et que le disque dur ne peste pas d’avoir trop de mémoire.

Nous sommes des boucles et pas des lignes. Nous mélangeons les mots et les images comme nous ferions le fond des poches des voisins. Nous pensons à la chatte de la voisine.

Ce bol alimentaire d’un cyclope flashé par un IRM myope, cette revue de presse négligente des boursouflures médiatiques, ce journal de bord du vide rural et urbain, de nos traces et des déchets qu’on laisse à nos prochains, nous y pensons chaque matin. Nous le faisons télé-œuvrer / il est façonné pendant les heures ouvrées. Faut travailler plus, non ?

Comme le sang forme l’hématome (kesshu), les kesshu sont des collections d’images et de mots accumulés dans nos organes et sous nos peaux. Il n’y a aucune recherche de pureté, ni dans la prise de vue, ni dans l’application des règles de composition des haïkus.













Kes [sang]
Liquide biologique vital qui circule continuellement dans les vaisseaux sanguins et le cœur, notamment grâce à la pompe cardiaque. Il est composé d'un fluide aqueux, le plasma, et de milliards de cellules, principalement les globules rouges, qui lui donnent sa couleur.Ce liquide transporte le dioxygène (O2) et les éléments nutritifs nécessaires aux processus vitaux de tous les tissus du corps, ainsi que les déchets, tels que le dioxyde de carbone (CO2) ou les déchets azotés, vers les sites d'évacuation (reins, poumons, foie, intestins). Il permet également d'acheminer les cellules et les molécules du système immunitaire vers les tissus, et de diffuser les hormones dans tout l’organisme.Chez l'adulte, c’est la moelle osseuse qui produit les cellules sanguines au cours d’un processus appelé l'hématopoïèse. Hors de la moelle, le sang est dit périphérique.


Shu [tumeur]
Le terme tumeur (du latin tumere, enfler) désigne, en médecine, une augmentation de volume d'un tissu, sans précision de cause.C'est une néoformation de tissus corporels (néoplasie) qui se produit à la suite d'un dérèglement de la croissance cellulaire, de type bénin ou malin (quand il s'agit d'une tumeur maligne, on parle de cancer). Une néoplasie peut concerner n'importe quel type de tissu. En fonction de la localisation de la tumeur et de la fonction du tissu affecté, elle peut conduire à un dysfonctionnement des organes et nuire à l'ensemble de l'organisme, voire causer sa mort.
Les tumeurs peuvent survenir chez tous les organismes multicellulaires, y compris les plantes.


[Kesshu]
[Hématome]
Collection de sang se formant dans une cavité naturelle ou à l'intérieur d'un tissu, à la suite d'une hémorragie.
Il résulte d'un traumatisme, d'une rupture vasculaire ou d'un trouble de la crase sanguine. Familièrement appelé “Bleu”.





Haïku


Le haïku est un court poème, né au Japon à la fin du 17° siècle. En Occident, il s’écrit principalement sur trois lignes selon le rythme court / long / court : 5 / 7 / 5 syllabes dans sa forme classique.

Les poètes contemporains peuvent écrire des haïkus sous des formes beaucoup plus brèves encore et même bousculer le rythme.

Le haïku comporte un kigo (mot de saison) qui le lie à la réalité. Un kireji (césure), parfois représentée par un tiret ou ~, marque un silence pendant la lecture, soulignant la tension entre une ligne et le reste du poème. Il présente deux idées (images) juxtaposées.

Il est par excellence la capture de l’instant présent dans ce qu’il a de singulier et d’éphémère, en ce monde où se côtoient permanence et impermanence. Il est peinture de « l’ici et maintenant », de l’ordinaire saisi avec une extrême simplicité afin de restituer toute la poésie de l’émotion offerte aux sens.

Le haïku favorise le lien social, l’écoute et le dialogue. Il véhicule un esprit pacifique et bienveillant.




Photographie “de rue”


La photographie de rue (« Street Photography » en anglais) est une pratique de la photographie en extérieur, dont le sujet principal est une présence humaine, directe ou indirecte, dans des situations spontanées et dans des lieux publics comme la rue, les parcs, les plages ou les manifestations.
La photographie de rue est un concept fourre-tout, flou et mal défini, qui recoupe ceux de photographie documentaire, de photographie sociale et de photojournalisme.

Par ailleurs, certains auteurs ne distinguent pas la photographie de rue et la photographie de rues (comme celle que pratiquait par exemple Eugène Atget).

D'autres encore assimilent toutes les photographies prises dans les rues à des photographies de rue, catégorisant alors Henri Cartier-Bresson comme faisant de la photographie de rue alors que, si l'on se réfère à sa définition célèbre de la photographie (« La photographie est pour moi, la reconnaissance simultanée, etc. »), il n'en faisait pas.

France
Du fait de l'héritage laissé par les impressionnistes, Paris est parfois qualifiée de berceau de la photographie de rue.

Grande-Bretagne
C'est à Londres que John Thomson réalise en 1876 les premières photographies de rue.

États-Unis d'Amérique
Les débuts de la photographie de rue aux États-Unis peuvent être mis en parallèle avec ceux du jazz en musique, tous deux exprimant franchement une représentation de la vie quotidienne. Ce lien est visible dans les travaux de l'école de photographie de New York, qui n'était pas une institution formelle mais plutôt un courant de pensée constitué de groupes de photographes new-yorkais du milieu du xxe siècle.

Un de ses photographes les plus éminents, Robert Frank, faisait partie du mouvement vibrant tourné vers les Noirs-américains et les contre-cultures. Il s'est fait connaître en partie grâce à son livre célèbre, Les Américains, dans lequel ses images brutes, sans mise au point permanente, interrogent les courants dominants en photographie de son époque, comme les paysages d'Ansel Adams. La communauté de photographes dominants aux États-Unis avait alors violemment rejeté les travaux de Robert Frank. Mais avec le temps, ceux-ci sont devenus une référence pour les nouveaux photographes cherchant à échapper au carcan de l'ancienne école.